Dans les Yoga Sutras, Patanjali explique (au chapitre 2, les versets 15-24) la nature de la souffrance et ses causes.
Il évoque notamment comment à la quête de notre bonheur s'accompagne désespérément nos illusions et aussi nos désirs. Enfin, Il propose une méthode pour se libérer de ce cycle sans fin... Les méthodes utilisées par le yoga identifient ce mécanisme et changent progressivement nos modes réactionnels.
La réalité du plaisir est le résultat, non pas d'une perception extérieure, mais d'abord d'une interprétation sur des événements extérieurs. En effet, le plaisir est créé par l'ensemble des fonctions et des réseaux cérébraux. Ainsi, il est intimement associé et inséparable, du sentiment de désir. En fait, l'un appelle l'autre et l'autre répond au premier. Le désir donne naissance à la dopamine et le plaisir à la noradrénaline. Mais le désir n'est pas mauvais en soi. Il est l'essence de la vie et à l'origine notamment de nos motivations. Cependant, lorsque le plaisir connecté à l'action de notre désir apparaît, le désir emprunte alors un circuit qui récompense l'action entreprise et provoque une réaction de satisfaction ou d'insatisfaction. Le sens change mais vaut pour les deux. Il explique ainsi la frustration devant l'échec et la création d'un sentiment de mal-être ou, à l'inverse, la dépendance à la réussite et le besoin d'en faire toujours plus.
Entre la souffrance et le bonheur, le choix de l'individu va donc s'orienter vers des comportements d'évitements de la souffrance et de fuites devant les difficultés. Il va chercher à anticiper le degré de plaisir ou de déplaisir de son action future en imaginant les conséquences possibles. Le sens qu'il donne à sa vie peut donc le pousser à s'imaginer une source extérieure de plaisir, et de fantasmes mais sans en prendre conscience et par consequent l'éloigner de plus en plus de la compréhension supérieure de soi. Comme le bouddha l'enseigne dans sa deuxième noble vérité : "La cause de la souffrance est le désir."
Le bonheur s'accompagne inévitablement, de l'acceptation face à la souffrance de la vie, et aussi de la faculté d'apprécier ce qui est bénéfique et vrai pour soi-même.
"Pour celui qui discerne la réalité et connaît la vie humaine, le monde est souffrance car nous sommes soumis aux conflits nés de nos relations avec le monde, aux changements, au malaise existentiel et au conditionnement de notre passé. Néanmoins, la souffrance, qui n'est pas encore manifestée, peut et doit être évitée.
Patanjali (Les versets 15-16 du chapitre 2)
Le Yoga permet de développer l'attitude à adopter et de changer ses comportements automatiques. La roue de nos souffrances s'arrête si, et seulement si, le corps et l'esprit se synchronisent. Par exemple: lorsque la respiration et le mouvement s'exécutent en même temps... La pratique du Yoga fait donc mieux prendre conscience du sens absurde et désespéré de la recherche du bonheur, qui n'est pas directement corrélé aux événements extérieurs, mais davantage encore qu'il est ce travail éternel de l'union, ici et maintenant, entre le corps et l'esprit.
Le Yoga transforme l'être de l'intérieur et procure une "joie-de-vivre" réelle qui se reflète à l'extérieur de nous-même!