Un Bodhicitta développe la pensée altruiste.
L'un des derniers grands maîtres d'expression sanskrite s'appelle Shantideva, il jouit aussi d'une considération particulière dans le bouddhisme tibétain. Il a écrit le Bodhicharyavatara une œuvre capitale de la tradition bouddhiste indo-tibétaine.
Dans le chapitre III on peut y lire:
« Puissé-je être
Pour les malades
Le remède, le médecin et l'infirmier
Jusqu'à la disparition des maladies ! (III, 8)
En donnant, toute la douleur sera transcendée,
Et mon esprit réalisera l'au-delà des peines ;
Mieux vaut offrir à présent aux êtres
Ce dont, pareillement, je devrai me défaire à l'heure de la mort (III, 12).
Je livre ce corps
Au bon plaisir de tous
Qu'ils en usent à leur convenance,
Le tuant, l'injuriant ou le frappant (III, 13).
Si une pensée de colère ou de foi
Surgit chez ceux qui me rencontrent,
Que cela me serve perpétuellement
De cause pour la réalisation de tous leurs souhaits ! (III, 16)
Que ceux qui m'insultent,
Me nuisent
Ou me raillent
Aient toute la fortune d'accéder à l'éveil ! (III, 17)
Puissé-je être le protecteur des abandonnés,
Le guide de ceux qui cheminent,
La barque, le navire et le pont
Pour ceux qui désirent traverser les eaux ! (III, 18)2. »
Shantideva vers 685-763
Cette ouvrage prouve le lien très fort entre la pensée Madhyamaka qui porte sur la vacuité, Śūnyatā, de tous les phénomènes et la pensée altruiste de l'idéal du Bodhisattva.